Tuesday 12 January 2010

B.'s L. Puisqu'il il faut se taire.

Au jeu du " rien ne m'atteint, rien ne me touche " on fini seuls. Au jeu du " tout me touche, tout m'atteint " on fini persécuté. Y a-t-il réellement un entre deux ou faut-il encaisser quoi qu'il arrive les sarcasmes des autres ? Se taire et faire semblant, en rire parfois, en rire trop souvent, et faire semblant. 
Répondre en souriant quelque chose de dur, pour faire mal à l'autre. C'est pire, c'est tricher, c'est malmener l'autre, c'est utiliser les mots qu'il nous a dit en douce, rien qu'un murmure, tout lui balancer à la figure brutalement.
Les mots qui sortent de ma bouche je te les crache. 
Comme pour me débarrasser d'eux aussi vite que possible, parce que je ne peux plus les retenir, parce que je ne veux pas les savourer.
Je ne rappelle pas, je ne t'appelle plus. Et j'imagine que tu es seule, et que tu t'y accroche, à cette idée. Mais le téléphone ne sonne jamais et tu tournes en rond dans les mondes que tu t'inventes, mais dont la faiblesse fait que plus le silence persiste, plus leurs contours s'affaissent, comme de la fumée qui s'étale le long des murs, comme un dessin qui s'efface avec le temps, qui passe.
Que faire ? Comment interpréter tout ça ?

On avait du sable jusque dans la bouche, et les petits grains ricochaient de tes doigts, tu les faisaient dévaler ta peau, faire le grand saut et se perdre au milieux de leurs semblables, pour être, à jamais et pour toujours insignifiants. 
On était des enfants parce qu'on se retrouvait, comme on l'avait jamais fait, jamais vu, jamais vécu.
On était à se tremper le bout des mains dans l'eau glaciale et ça nous faisait hurler, et hurler de rire. Je trouve ça surprenant qu'on prenne du plaisir à se descendre mutuellement. J'y prends du plaisir. Personnellement.
Je ne cherche pas ton bonheur, je n'ai aucun tact. Je l'avoue. Je ne cherche pas à vous rendre heureux, et c'est de l'égoïsme. Puisqu'il faut bien mettre un mot sur chaque ressenti.
Je ne veux pas louper une occasion d'être fière, je ne veux pas que vous jugiez quoi que ce soit, je ne vous laisserai rien faire.
C'est la raison pour laquelle je ne vous dis rien. Rien d'important. Peut être que je vous semble inutile, vide et transparente, si c'est le cas vous avez percé le secret.
Je ferai tout en silence, pour ne pas attiser votre curiosité.
Vous ne verrez rien venir évidemment, car vous êtes trop désintéressées par ce qui vous entoure pour chercher plus loin.
Soit par mon orgueil, soit par mon penchant à être moi-même, celui que vous n'avez jamais connu, soit par ma tendance à affirmer tout ce dont en quoi j'ai foi, peut-être bien par ma convoitise, ou encore par mes mensonges. Vous essaierez de m'avoir mais vous ne m'aurez jamais à mon propre jeu. 
J'ai simplement appris à ne plus laisser les propos des gens m'atteindre pour être sûre que quand le moment viendra, les vôtres ne me détruisent pas.
On était si bien, on avait si froid cependant, et la route s'allongeait comme un mirage interminable sous nos regards épuisés. Mais on en riait, souvenez vous, à quel point on riait. 
Le long des fourrés on courrait parfois, pour gagner du terrain dans l'obscurité, et ma main fuyais les vôtres, ma main les fuie encore. 
On a essayé de m'expliquer, de me convaincre, on a essayé de traduire mes paroles trop mouillées de larmes pathétiques, on a souvent essayé de trouver un sens à cette démarche. 
Mais je ne suis persuadée de rien, mis à part de devoir rester silencieuse. Alors je ne fais rien d'autre que de me tourner les pouces en attendant le bon moment.
Pour trahir. Ma propre confiance.

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