Monday 28 December 2009

At every occasions I'll be ready, for the funeral.

Nous avons tout. Tout pour nous. Une pièce nue, d'un blanc presque aussi fatigué que nous.

Nous avons la vue sur tous les toits, sur les gens, la grande masse qui soupire lentement. La pluie s'est arrêtée de trembler au dessus de nous mais la brume englobe toute la ville dans son long râle.

Il y a deux chaises vides, vides de sens, vide de nous, vide des autres, vides de tout.

Et cette Glory Box qui nous ronronne des raisons de vous aimer aux oreilles.

Pas la moindre once de luminosité, puisque c'est du gris que le ciel nous envoie par paquets de vingt, cent, mille.

Elle me parle de l'année qui s'éteint, et de 2010, l'année du vice. Elle me parle de ma solitude et de celles qui tirent les ficelles de la marionnette que je suis, je pense à Dans la peau de John Malkovitch.

Elle me dit de parler tout bas, si c'est d'amour, mais je ne parle pas d'amour. Elle capture des millièmes de secondes, même pas, de ma vie.

Elle me raconte une épopée dont je suis le héros. Et progressivement, les maisons prennent des couleurs, de l'intérieur. Le jour s'affaisse et la lumière artificielle de la nuit commence à reprendre ses heures sup.

On pense à Gainsbourg, le père. Et initials B.B grille le réseaux phosphorescent de nos neurones.

On se dit qu'un jour, nous ne porterons rien d'autre qu'un peu, d'essence de Guerlain, dans les cheveux.

Sur des tanks de guerre on fera la révolution en sous-vêtements. Les leader du vide, de la révolution de rien du tout. Juste nos poignets frêles, et les mains dures et froides, pour supporter le poids du temps qui passe. Qui trépasse, sous nos pieds en lambeaux.

La fin du monde n'existera pas sans nous, l'Apocalypse pas sans nos cris, pas sans nos vies, encore moins sans nos poètes à la dérive, sur la rivière du souvenir.

Mais c'est la tempête qui s'empare de la Loire Atlantique, le ciel est brun, tire sur le rose fin et fade. C'est si beau qu'on resterai bien ici, quelques années de plus.

De moins.

De rien.

Sunday 27 December 2009

" Moi je t'aimais et je ne disais rien. "

La rue est toute mouillée et le trottoir me renvoie le reflet que j'évite. Levons les yeux aux ciels qui fume joint sur joint. Et dans tout ce brouillard un mal de tête qui m'arrache des larmes sourdes, trinquons, à la fin d'une année qui ne reviendra jamais. Qu'on voudra peut-être revivre, mais en vain.
On a les mains liées dans le dos et le dos plein de cicatrices. Et les cicatrices, ça part pas. C'est comme cet air qui se noie dans mes mémoires, dans tes jolis sourires, c'est l'air des bottes Aigle pour courir dans la boue et dans la mer, c'est ton coup de vent, qui brûle un peu par où il passe. 
C'est la folie des autres, c'est notre contrat, le billet que t'as payé pour un voyage aller sans retour.
Avoir juste le courage de dire la vérité sans forcément y faire face, envoyer balader les autres, savoir préserver les nôtres. A plusieurs on est plus forts. 

STRONG STRONG STRONG.

Tu captes, piges, capito, comprends, assimiles, digères.
Et t'as beau être loin de moi et de tout ça moi je sais que tu reviens demain, avec ton balluchon qui ne tient même pas le coup, plein de reproches, de promesses, plein de regrets, de coups durs.
Et on le balancera loin dans l'horizon, et tant pis pour celui qui le rattrapera au vol. Tu me manque et mes artifices t'iront à merveille. 
Parce que tu es merveilleuse.

Je pense ce que je dis
 que je crie 
 que je vois
qui est vrai.

Saturday 19 December 2009

La grande casserole.



You never had anyone, so I won't let you down.


Comment ai-je pu être aussi stupide. Le froid me rend lucide, et la nuit m'accable, les astres éclatent de leurs pistolets à bille, de jeux d'enfants.
De jeux anodins mais si brusques. Et tu cris peut-être à cet instant, et je ne t'entends pas.
Marchant le long des arbres qui grincent de gel, la neige de ce matin a fondu, et mes illusions se sont perdues.
Ce n'est pas l'espoir qui les motive, c'est le dépit. Et ils se raccrochent à la moindre espérance qui tient debout, si loin de leurs idéaux, mais la réalité la plus frappante.
Celle qu'ils espèrent un jour peut-être s'approprier. Mais qu'ils n'auront jamais, car pas un seul mot ne ressort d'entre mes phrases incongrues.
Déstabilisée je vous fuis comme la peste, je retiens mon souffle. Vous avez balancé une telle confusion dans mon regard que je n'ose plus jeter un oeil de votre coté.
Mais à présent, je sais quoi faire. 
Vous ne pourrez plus jamais avoir cette sale emprise sur moi, plus jamais vos mains obscures, plus jamais cet espèce de promesse désespérée le long de mon rire.

Vous êtes mort. Pour la bonne et simple raison que je vous ai vaincu. Du haut de mes ampoules, de mes cils pleins de stalactites. Vous êtes morts et enterrés. Bien profond, avec vos mots qui blessent. Vous êtes calcinés, et ton corps par en fumée. Part en poussière. 
C'est ainsi que se termine l'histoire maladroite de nos péripéties sans sens. 

( 3h43, a.m )



Thursday 17 December 2009

C'est ça la vraie solitude, avoir fait la connerie de donner ta confiance à des gens qui bafouent tout ce que tu as de plus précieux.



" Nous sommes avant tout des individus. Des réceptacles, qui ne demandent qu'à s'emplir de nourritures diverses, de pensées, de croyances, de souvenirs décousus, d'expériences multiples. 
Sans toutes ces nourritures, existerais-je ? Existeriez-vous ? Et si ce fil invisible venait à se rompre, que se passerait-il ? Qu'adviendrait-il soudain de ces milliards d'âmes en déshérence ?
N'est ce pas là la grande quête de nos vies : se trouver, se lier, s'accrocher. "

Tuesday 15 December 2009

Ses yeux sont grands ouverts, comme une canette de Sprite.

Alors c'est ça la vie qu'on décide de mener ?
Tu ris seulement pour faire tenir ma confiance debout. Tu m'adresses des paroles d'une voix qui sonne si faux, si tu savais. Tu essayes d'exclure toutes les possibilités, mais regarde toi. 
Le vent ne souffle pas assez fort pour emporter ta fierté, et cet ego, que tu nourris. Nourris, nourris, nourris. 
Quel est ce jeu auquel tu joues ? Quel est ce rôle auquel tu t'es accrochée ?
Il est vrai que tu as bien appris les scènes, tous les actes. Tu connais tout par coeur. Mais te connais tu seulement toi-même ?
Tu crois encore au bonheur qu'il t'a volé. Tu t'attaches à tes propres idéaux égarés. Tu bafoues nos lois, tu juges le monde qui te regarde de haut en bas. Tu es perplexe mais tu mène tout de front. Tu t'en fou et laisse courir l'espoir le long de tes soupirs. Car tu as banni les larmes mielleuses de tes crises adolescentes tu crois que tu as pu bannir la réalité. Mais tu rêves éveillée. 
Tu me mange, tu avales mon oxygène à grands souffles, comme des râles. Sans réelles convictions. Mais je ne suis plus de la partie. Elle a perdu, tu perds mais tu fermes les yeux et essaye de persévérer, tu essayes de prolonger le songe qui déambulait le long de ton sommeil. Mais une fois éveillée, tu sais bien que les certitudes s'estompent, qu'elles s'effacent.
Je regrette parfois tout ce que tu laisses derrière nous. Toi tu aurai préféré dire " derrière moi".
Mais je me rends à l'évidence, avec ma bouche endolorie de ne pas en dire assez. 
Tu continues ton échappée belle, tu te détache de moi. Tu salis mes convictions, mes opinions, tu salis ce que je ne veux pas voir. 
Tu te ramène, nonchallement, après avoir couru dans la boue de tes soupçons avec tes Spring Court et tu laisses des grandes traces sur tout mon visage.
Parce que les mots ne suffisent pas à alléger les horreurs. Parce que les horreurs tu les ignores. Parce que l'ignorance c'est plus facile. Et que la facilité t'as toujours séduite.

Friday 11 December 2009

Encore un jour s'endort. Les yeux mis clos et dans la main droite, caché, pris au piège, le plus grand secret que le monde ait pu conserver.

C'est un peu comme le Skippy Peanuts Butter. C'est lourd, ça donne mal au coeur, mais c'est pas pour autant qu'on arrête d'en consommer. D'en consumer. 
Juste, s'enfuir un peu, prendre l'air, le vrai. Et combler nos esperances mutuelles, sans qu'à la case arrivé, l'un de nous soit frustré. 
Faire ce dont on a envie, tout se dire, enfin. Tout expliquer, les malentendus qui pèsent si lourd, les mensonges et les amours oubliés. 
Parler de mort et de guerre, de clopes, de voyage, parler de tout, parler d'Alaska. Alaska, Alaska.
Cracher sur ceux qu'on ne peut plus voir en peinture, aquarelle, tableau et autres. Ceux qu'on ne peut plus encadrer, ceux qu'on se cogne au fil des jours en se disant que demain ils seront un peu moins cons.

S'imaginer autre part et autrement, avec d'autres espoirs, d'autres promesses, d'autres buts, d'autres natures, d'autre idéaux.
J'essaye, je te promets que j'essaye. Mais perpétuellement, systématiquement, j'oublie de me souvenir de t'oublier.

Fais quelque chose, hurle, pleure, insulte. Mais joue pas au jeu de l'indifférence. Pas comme ça, pas ici, pas maintenant, et surtout pas avec moi. Parce que ça ne me détruit pas, mais c'est pire que ça.

Thursday 10 December 2009

Elle avait une odeur de basilic et d'huile d'olive. Si je ne m'étais pas maîtrisée, je pense que je l'aurai mangée.

Le temps tape un sprint. Et moi je m'essouffle au bout d'une dizaine de minutes ( et encore j'en rajoute ).
Tout m'essouffle et tu m'étouffe. On marchait lentement, on riait un peu, en se moquant des gens, en se moquant des autres.
Et tout supposait que nous étions libres. Le froid, la brume mate et épaisse autour de laquelle nous nous enroulions avec l'espoir qu'elle ne s'en aille jamais. La nuit qui ne voulais pas laisser sa place à la pluie perpétuelle qui comble les blancs de nos conversations inutiles. Le halo que les lampadaires projetaient, qui brûlait nos yeux endoloris par un réveil trop soudain, trop brutal. Le réveil banal de chaque jour, de chaque heure, de chaque mois. 
J'ai tellement décidé d'oublier, que je ne ressens plus aucune émotion, plus aucune envie. Je ne sais pas si tu ressens la même chose que moi. 
Dans la rue, tu es une de ces personnes qu'on ne remarque pas. Ou alors si tu attires mon attention par tes cris et tes rires bruyants - si peu crédibles -, le seul sentiment qui pourrait naître en moi serait encore l'indifférence, au pire des cas pour toi, la consternation.
Je n'ai rien à dire et les mots sortent avec beaucoup de mal. J'écris pour ne rien dire, pour ne rien penser, pour ne rien oublier. 
J'écris ton visage, ton absence, tes promesses. J'écris tout ce que tu ne me dira jamais.
L'absence de ta présence fait défaut.

Mais me convient malgré tout.
 Je fais sans, faute de ne pas pouvoir faire avec. 




And we sing the songs, all night long.


Thursday 3 December 2009

Yes I do.

Il y a les écrivains. Il y a les vedettes, il y a ceux qui font rougir les soleils et les astres en haut du podium.
Il y a cette odeur de livre neuf qui déclenche automatiquement une frénésie littéraire chez moi. 
Il y a des grains de beauté qui couvrent son corps comme des bombes prêtes à exploser à n'importe quel moment. Il y a l'odeur du soir, qui fait voltiger mon sourire. Il y a cette odeur de brûlé, cette odeur de pluie et cette odeur de rue vide et obscure. 
Il y a ce remue ménage dans ma boîte crânienne. Et je me souviens de tout. C'est peut-être que je n'étais pas assez vaillante pour mon bas-âge. Pas assez lucide pour réaliser que je laissais courir le long du jardin les plus précieuses années de ma vie. 
Il y a ces mines de crayons de couleurs qu'on a beau tailler, qui se cassent. Il y a ces tailles crayons, qui détruisent ces crayons de couleurs. 
Il y a nos calendriers annuels qui laissent s'envoler chaque jour,  des dates garantes des minutes, et des heures que nos vies mangent lentement. Sans qu'on puisse les arrêter.
Il y a aussi Bashung, qui ment la nuit. Qui ment comme moi je mens. A travers les plaines.
Il y a cette éducation dont je suis fière. Ces bouts d'étoiles filantes qu'on dessine sur nos pages. Il y a aussi le talent. Qui comme le corps de n'importe quel être humain peut être entretenu et hissé aux meilleures de ces capacités.
Il y a cette réponse à mon message que j'attends, mais qui, quand je l'aurais reçue, perdra toute sa valeur.
Il y a l'impatience qui me brûle la bouche, il y a cette perplexité qui tord mes sourcils. Il y a le malheur des autres et le notre. Il y a les moments qu'on n'oserait pas passer en revue. Il y a la fiction, il y a le fantastique. Et à côté, sous la pluie et dans le plus simple appareil, dénuée d'artifices, pâle et avec son sale souffle lent, la réalité. 
Il y a nous. Nous et nos convictions. Nos croyances, impalpables, déraisonnables, mutantes.

J'ai mangé une pistache qui avait le goût du savon de Marseille. Je viens de manger une pistache. Une sale petite pistache vicieuse.
Qui puait la mort.

( Et malgré son goût infâme, je la mâche avec un tel acharnement et une telle cruauté - qui ferait rougir n'importe quel Hitler, Captain Crochet et j'en passe - afin de lui faire regretter son geste. )

Wednesday 2 December 2009

I feel that I could change. But I won't.

T'es un artiste, et ton oeuvre, c'est toi.



" Jupiter et Saturne roulent dans ces espaces immenses ; des milliers de soleils éclairent des milliards de mondes ; et dans le coin de terre où je suis jeté, il se trouve des êtres qui me privent, moi être voyant et pensant, de tous ces mondes où ma vue pourrait atteindre, et celui où Dieu m'a fait naître.
La lumière faite pour tout l'univers est perdue pour moi. On ne me la cachait pas dans l'horizon septentrional où j'ai passé mon enfance et ma jeunesse. "



L'Ingénu. Voltaire.

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