Thursday 3 December 2009

Yes I do.

Il y a les écrivains. Il y a les vedettes, il y a ceux qui font rougir les soleils et les astres en haut du podium.
Il y a cette odeur de livre neuf qui déclenche automatiquement une frénésie littéraire chez moi. 
Il y a des grains de beauté qui couvrent son corps comme des bombes prêtes à exploser à n'importe quel moment. Il y a l'odeur du soir, qui fait voltiger mon sourire. Il y a cette odeur de brûlé, cette odeur de pluie et cette odeur de rue vide et obscure. 
Il y a ce remue ménage dans ma boîte crânienne. Et je me souviens de tout. C'est peut-être que je n'étais pas assez vaillante pour mon bas-âge. Pas assez lucide pour réaliser que je laissais courir le long du jardin les plus précieuses années de ma vie. 
Il y a ces mines de crayons de couleurs qu'on a beau tailler, qui se cassent. Il y a ces tailles crayons, qui détruisent ces crayons de couleurs. 
Il y a nos calendriers annuels qui laissent s'envoler chaque jour,  des dates garantes des minutes, et des heures que nos vies mangent lentement. Sans qu'on puisse les arrêter.
Il y a aussi Bashung, qui ment la nuit. Qui ment comme moi je mens. A travers les plaines.
Il y a cette éducation dont je suis fière. Ces bouts d'étoiles filantes qu'on dessine sur nos pages. Il y a aussi le talent. Qui comme le corps de n'importe quel être humain peut être entretenu et hissé aux meilleures de ces capacités.
Il y a cette réponse à mon message que j'attends, mais qui, quand je l'aurais reçue, perdra toute sa valeur.
Il y a l'impatience qui me brûle la bouche, il y a cette perplexité qui tord mes sourcils. Il y a le malheur des autres et le notre. Il y a les moments qu'on n'oserait pas passer en revue. Il y a la fiction, il y a le fantastique. Et à côté, sous la pluie et dans le plus simple appareil, dénuée d'artifices, pâle et avec son sale souffle lent, la réalité. 
Il y a nous. Nous et nos convictions. Nos croyances, impalpables, déraisonnables, mutantes.

J'ai mangé une pistache qui avait le goût du savon de Marseille. Je viens de manger une pistache. Une sale petite pistache vicieuse.
Qui puait la mort.

( Et malgré son goût infâme, je la mâche avec un tel acharnement et une telle cruauté - qui ferait rougir n'importe quel Hitler, Captain Crochet et j'en passe - afin de lui faire regretter son geste. )

1 comment:

Followers