Monday 5 April 2010

"Je souffre de bien-être. Ou sont donc passé mes tristesses?"

Photo : Les grands espaces, Wyoming, Yellowstone, été 09'.





Où sont passées nos heureuses dérisions ? De la vie, des autres, de l'amour. Où est passé notre idéal hargneux et cruel ?
Par quel chemin ont-elles fuit ? Et surtout, qu'est ce qui a bien pu les faire fuir. Je mens souvent et je m'en sors bien. Il est vrai que mes plus beaux mensonges, je me les fait à moi-même. J'estime que je suis la seule à pouvoir les considérer tels qu'ils le méritent. Où sont passées nos conversations discrètes, nos paroles désabusées. Nos voix cassées et bafouant, ce qu'ils ont de plus cher. Leurs êtres, calcinés par nos comptines. A vouloir détruire on a construit un empire de railleries. Et du haut de tout ça, en prenant du recul, on se rend compte que c'est le bonheur, ou tout du moins, le bonheur démembré, le bonheur fragile tel qu'on le conçoit, tel qu'on le désire. Nous sommes assises sur un tas de déchets, un tas de paroles en l'air, un tas de défis ridicules, un tas de notre ancien Nous. Et c'est sur cette montagne, que dis-je, sur ce building de peaux mortes de nos croyances d'avant qu'on est parvenues à sourire sans s'en rendre compte.
Crois-tu que le retour à la réalité sera trop brutal ? Crois-tu qu'on est hors du temps, hors de cette réalité ou que justement nous vivons avec elle. Cette espèce d'homogénéité réduit mon sourire à un rictus. D'avant. Est-ce que ça en vaut la peine ? Est-ce qu'ils en valent la peine? Est-ce la peine de se poser ces questions ?
Qu'est ce que ça peut bien faire qu'on y pense, qu'on imagine le futur, le destin. Sommes-nous des Phèdre, des Antigone, impuissantes face au poids de la fatalité, ou sommes nous juste assez naïves pour les envier ? Les envions nous ? Je ne crois pas.
Peut-on admirer quelqu'un sans pour autant l'envier ? En vouloir à sa gloire, à ses actes, à son nom éternel et intemporel ? La marque de leurs projets aboutis, de leurs oeuvres colossales.
Nous ne sommes rien mais voulons-nous réellement devenir tels qu'eux ?
Nos grands projets n'ont ils pas été ébauchés pour qu'on ne puisse jamais en venir à bout ? Cela nous plaît. Nous aimons ça. Ouvre les yeux, notre plus grand plaisir est de nous voir insatisfaites, de croire qu'il y aura toujours plus grand, plus beau, plus impressionnant, croire qu'on peut encore avoir le vertige, jusqu'au jour où la satisfaction se glisse mine de rien en nous, sans prévenir, sans même qu'on puisse percevoir qu'elle nous effleure. Et ce jour, cette nuit là, on a juste, simplement décidé non pas d'oublier, mais de passer outre. De se donner une chance, de rattraper le temps perdu.
Je ne sais pas si je suis heureuse, et je n'ai pas envie d'y réfléchir. Je sais que je suis bien, que je suis mieux. Mieux, c'est mieux que rien.


1 comment:

  1. à partir d'aujourd'hui j'essairai ENFIN de me rappeler des isos, promis.

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