Tuesday 6 April 2010

N'empêche, les jours passent et se ressemblent.

" Il me semble que je serais toujours bien là ou je ne suis pas. " Spleen de Paris, B.




Ce n'est pas le bonheur. Non. Non. Non. C'est ne pas voir le temps qui passe. C'est bien plus que ça. C'est l'orgie, c'est la névrose artérielle. C'est le bus qui roule, qui roule et qui dévale les plages de béton. C'est des vagues, des rouleaux, des rafales de vent qui se pressent contre toutes les parois. Il y a du soleil dehors.
Je suis là et j'oublie, je n'ai pas vu le temps qui passe, je n'ai rien vu. Un grand miroir se dressait, devant mes cils, un grand miroir flasque qui se colle contre mes rétines, me renvoyant l'image créée au plus profond de mon cerveau. Ma tête, mon crâne, et toutes les connexions qui jaillissent d'entre mes neurones affaiblis. Non c'est bien plus que ça. C'est un météorite en germe au plus profond de mon système nerveux, qui gonfle, qui explose et qui crépite. Comme ces bougies qui flambent et effraient les enfants, comme un feu d'artifice de trop près, Hiroshima en plein moi. BAM.
C'est fou, c'est rare. C'est une névrose apocalyptique qui détruit tout ce qui est vide. La raison est quelque chose que je ne conçois pas. Je ne rêve de rien, je ne rêve que de moi.
C'est une chambre étouffante. Oppressante. C'est un endroit clos et enivrant. Non pas par les odeurs, enivrant par son essence même. Une pièce où les murs se côtoient depuis toujours. Ne cessent de se redresser, de m'opprimer, c'est d'un merveilleux.
C'est un malaise orgasmique. Les longues murailles se referment tout autour de moi. C'est pas le jardin d'Eden. C'est la fumée qui emplie cet univers. La fumée que j'expire, la fumée. Il n'y a pas de jour, il n'y a pas de nuit. Il n'y a que le halo que renvoient les meubles bancals. Les objets inutiles fondus dans la masse.
C'est une grande route que je dessine. Ce sont des auto stoppeurs sans but, sinon celui de se faire mener n'importe où. C'est les rayons de Saturne qui grillent le béton. Qui nous bousillent les pieds. Et marcher sur la route. Sur la route. Sans but, sans idées préconçues. Sans compagnons sinon ceux qu'on a choisi. Ceux qu'on rencontre.
C'est encore cette pièce. Ces yeux lasses de voir un monde qui se prend d'amour pour les misères qu'il engendre. C'est J, J et ses chemises. J et sa musique. J qui chuchote des paroles que seul lui comprend.
C'est un peu indescriptible. C'est tracer nos souvenirs sur une feuille. Reconstruire le monde dans lequel on a vécu pour l'empêcher de passer de l'autre côté. Du côté du passé.
C'est n'avoir peur de rien car notre mort est certaine et certainement fatale. Et puisqu'il faut bien mourir un jour ou l'autre.
Pourquoi ne pas laisser le hasard décider de l'theure à laquelle nos irons voir ailleurs si nous y sommes. Je ne suis pas comme ça.
Non tu sais bien. Moi j'suis pas comme toi.

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