Friday 12 February 2010

" Vivre est ce qu'il y a de plus rare au monde. La plupart des gens existent, c'est tout." Oscar W.



LIBERATION

Oui, la Libération, la Liberté, bande de salopes. Ouais, là, maintenant, à l'instant présent, je sens le vent qui me prend et qui arrive, qui souffle tellement fort que tout s'envole. Vos réflexions à la con, vos sourires hypocrites, vos répliques à deux balles. 
Trois sous. 
Je sens le soleil qui essaye de se faire une place en poussant les nuages translucides. Je le sens qui m'approche, qui m'atteint, qui m'accroche, qui me grille. Je sens toutes les feuilles qui m'empoisonnaient déverser le flot d'un printemps trop froid et précoce. Je sens l'odeur de fumée qui se dégage de ces six mois de boulot, de cette nuit d'enfer, de cris, d'hurlements hystériques et limpides. Je sens le soulagement, qui s'installe en mois, comme un alcool trop fort et qui me fait tourner la tête. 
Je la sens, qui arrivera bientôt sur son Vespa, je la sens. Je sens que je suis prête, que je suis forte au delà de mes espérances, que je le veux. Je sens que rien n'a plus d'importance, que la patience, se révèle être une solution fabuleuse. Je sens que je suis libre, que les minutes n'ont plus la moindre importance, dans cette cloche fine, claire, noyée de lumière, qui sonne, qui éclate. Intemporelle. 
Je sens que I'm gonna be okay, babe. Je sens que ça va me manquer, et que c'est le signe que je m'accroche, que je m'attarde, que j'y tiens, au final. Je nous vois, l'odeur de la rue. 
Que l'été n'est plus très loin. Que le rouge étalé sur mes lèvres fières était inutile ce matin, que le noir méprisant accroché à mes yeux ne signifie plus rien. Ce sont des salopes. 
Que Paul&Joe n'a rien pu y faire. Que les années 50 non plus. Je sens que je suis la seule, entourée, je sens que tout est homogène. 
Tu n'es plus dans ma chambre.  Avec tes faux airs de dandy. Tes faux airs de tout. Je les ai détesté, ces *********. Ces musicos, aux cheveux gras, pseudo toxicos. Les mecs qui t'embrassent comme s'ils violaient, tes pensées, tes croyances, comme s'ils sortaient de taule. Les mecs qui se cassent, qui en veulent deux, qui savent pas ce qu'ils veulent. Les mecs qui marchent comme s'ils défilaient sur le tapis rouge. A la remise des Oscars. Du paroxysme de la bouffonnerie. 
Les mecs qui parlent comme s'ils te récitaient un poème, qui passent leurs mains dans l'herbe du parc, qui décapitent trois pauvres fleurs au passage. Trois pauvres Narcisses qui leur font de l'ombre. Les mecs qui prennent leur vie pour le scénario d'un film, les mecs qui ont cette assurance désabusée collée aux coins des fossettes de leurs sourires béats. Y a des jours, où j'aimerais bien disposer d'un flingue, histoire, de les aligner, qu'on en finisse.

Mais tout ça est terminé, évidemment. Je sens que je tourne la page, que je l'arrache, que je la brûle elle aussi. Le complexe de la perfection tue, mord, griffe, crise, et te saigne. A mort.
Il faut l'éviter, il faut le brûler, il faut le tuer.
Car l'un des deux devra mourir pour que l'autre survive.

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