Saturday 13 February 2010

CHILDHOOD

23h21

C'est tôt. La fin du concert de the XX. Malgré tout l'alcool s'accroche à mes neurones et le pollen s'accroche aux fleurs. C'est dur, j'y repense, à ça, à la musique qui passe, qui trépasse comme tous mes souvenirs qui affluent comme un déchet qu'on aurait jeté dans un lac, qui remontera à la surface un jour ou l'autre. Ou quand le réchauffement planétaire aura fait que le lac se sera desséché, qu'il ne restera plus que moi et mes mensonges, mes vérités. Bien cachées autrefois puis découvertes, pitoyables, triomphantes au fond, au fin fond du lac de mes ennuis. Perpétuels. La musique enchante et nous dansons, car elle est entraînante, car c'est comme ça que les gens font. Nous somme là, des statues mouvantes, nos sourires cachants des phrases brutes, dures, violentes. 
Nous rêvons, ensemble, nous jouissons de la même aisance. Nous arborons ces corps inertes. Ces corps qui touchent, qui frôlent, sans jamais rien dire. Mon corps qui brûle, glacial de toi. De nous. D'eux et de leurs soupçons. Je rêve d'un nous, j'admire ton absence, je creuse. 
Le silence engendre la mutation de nos voix, de nos bras en croix, morts. Nous rêvons car notre organisme nous le permet. Mes fantasmes sont trop faciles à réaliser, trop cruels. Et je nous mets de côté. Je me laisse respirer, deux secondes. Le monde tourne et l'écran vacille. Mais mes doigts connaissent ce clavier. Par coeur.
Si tu étais là tout serait différent, s'il était là tout serait différent, si l'autre était là la nausée et le désir engendreraient en moi ce mal être qui aboutit trop souvent à la lassitude. 
A l'habitude, qui s'entreprend, qui se délaisse, qui blesse et qui nous fait perdre notre temps. On rêve à un avenir heureux, j'ai mal au bras. On rêve d'un avenir sublimé par des tendances, artificielles. On se heurte à la réalité, en y prenant plaisir, en nous faisant souffrir. Le bonheur se paye un jour ou l'autre. Mais quand tout se mélange, quand l'homogénéité se prolonge. Quand les couleurs fanent, quand tout se perd. Nous sommes seuls, engourdis de crampes. De nos espoirs d'avant. Ayant peur du futur, on se resserre, on se lacère, lentement. Vivre au jour le jour ce n'est pas l'aventure. C'est la fatalité. Rien ne nous arrivera de beau, on accepte, on jouit, de la facilité. 
Le bonheur se construit, le bonheur se fuit. Nous sommes les architectes de notre vie. Bâtissant des murs et des pièces que nous quittons peu à peu. Par l'esprit ou par l'acte. Nous admirons, nous nous lassons. De nous même. Des autres. De tout.

J'essaye de vivre, mais j'existe, c'est tout. J'essaye, je le jure. Je le crache, je le promet. 

Comme toujours.

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