Monday 9 May 2011




Parce que ça fait du BIEN d'écouter toutes ces musiques inavouables sur lesquelles nous pleurons en rythme sous nos couvertures humides des idées noires qui nous étouffent. De s'incarner un peu partout, et de voir la réalité se cristalliser sous nos désillusions, on rêve de Paris, on rêve d'indépendance, on rêve de revanche. Mais le cauchemar de la petite solitude qui grince du bout des poignets frêles et des pensées qui nouent au plus profond de la gorge, nous rappelle doucement à quel point on est bien, au fond de ce lit, de ces livres, en haut de l'escalier qui descend jusqu'à la boîte aux lettres aux noms multiples. C'est pourtant réconfortant de se trouver là et de savoir qu'au bout de la rue, de la ligne de bus ou de la ville il y a quelqu'un qui est là, tout le temps, même si rien ne se sait. On a peur mais on se tait, au bout de la ville, de la ligne de bus et de la rue, au fin fond de notre lit, au plus profond des creux du matelas, là où tout est noir, que même quand t'ouvres les yeux à trois heures du matin tout est noir, on a peur de se retrouver, avec une boite au lettre et un seul nom dessus, sans escalier, sans paroles au bout de la nuit. On a peur de la distance. Alors on écoute ces musiques inavouables, qu'on avouera qu'à moitié. Mais que tout le monde mettra de côté pour le bon moment.


Lili . P. Chatel


Ma lycéenne. P. Chatel


Au bout du compte . Lilicube


Les gens qui doutent . A. Sylvestre

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