Friday 26 November 2010

La ville en Noir.

MAIS MOI QU'EST CE QUE J'Y PEUX. FAUT PAS ME LAISSER LE SOIR.



Les gens, je crois, courent. Très très vite, à toute allure, ils filent, à grandes enjambées, ils courent, à leur perte. Je t'avais prévenue il me semble. Le soir est froid et en plus il nous détruit très bien. Je ne sais pas si ton appartement est grand, mais je sais qu'il est très haut de plafond, qu'il est très blanc et plein de moulures qui s'enroulent autour de nos jambes. Je sais aussi qu'il y a d'immenses fenêtres qui avalent le monde à l'envers. Je sais qu'il n'y a qu'une seule ampoule, pendue. Et qui ne grésille jamais. Quand ça grésille c'est le début de la fin, tu le sais. Se briser. Ca ne se casse pas tu sais bien, ça se brise, ça se brise. Les choses précieuses se brisent, les choses aériennes, compliquées, délicieuses, épineuses, fragiles, gracieuses, mais vides. Vides, surtout. Tu sais qu'on marche au plafond pour pouvoir voir l'horizon à l'envers. A l'envers. Tu vois que nous sommes blonds et détachés. Nous sommes associés, nous sommes enfermés, nous nous sommes enfermés. Comment peut on se résoudre à se confiner pareillement. De cette façon nous enclaver, nous isoler, murer, parquer, renfermer, séquestrer. Tu sais, je détruis tout.
Même la lumière de Versailles ne rend pas les murs moins blancs. Tout est si vide. Nous étions venus nous chercher. On se noie de vide, on se noie ourselves. On se noie de nos incapacités. La volonté nous quitte et cela nous soulage, nous vide, nous rend insatiables. 
In, sa, tia, ble.




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